Une maman qui veut: le lait, la vache et la ferme...

jeudi 16 juin 2011

Le faiseur

Le faiseur : Iago
Ma troisième grossesse a commencé alors que Linus avait 9 mois et dormait
plus qu'il n'était éveillé, alors elle a été douce les 5 premiers mois…Puis
l'hiver ! Il a fallu monter les escaliers, marcher, porter Linus, 10 kilos
de surcharge pondérale avec la doudoune, les pulls étriqués, les moufles
(non je n'aime pas les gants), le cache nez, le bonnet …Si, je vous assure
qu'il fait froid à Milan en hiver ! Et alors là je n'ai plus trouvé cela
rigolo du tout ! Je suis vite retournée dans ma campagne, mon petit village
de Provence, mon nid.
Je chantais à tue tête dans ma voiture, avec Mozart crachant des décibels !
Une grossesse hard rock : du classique à fond dans les oreilles, les
miennes et celles des autres !
Mon tout petit oiseau est tombe du nid un joli jour d'avril avec le cordon
autour du cou et la boite crânienne dans un drôle d état.
« Il a beaucoup de cheveux pour un blond ! » s est exclamée la sage femme
en le voyant…
Un BLOND ????????
Oui un petit bleu (non le cordon ce n'est pas terrible pour le teint),
blond avec de très grands yeux bleus.
Iago a pris sa place dans la fratrie toutes dents dehors : sourires et
morsures.
C'est un petit explorateur et un grand faiseur.
Il est celui qui a su attendrir mon père (ce vieil ours) ; ce qui n'est pas
peu dire. Iago a regardé son grand père faire des « réparations » *
(spécialité du paternel et du petit fils) et l'a poursuivi de ses
assiduités…le grand père bourru n'avait de cesse de le pousser
« Ce n est pas pour les petits comme toi », « Oh improductif, que fais tu
là, va te promener » et autres amabilités n'ont su le décourager.
Impassible il s'est tenu là, accroupi ou sur la pointe des pieds, courant
chercher les outils des qu'il comprenait celui qui était nécessaire ; il
tendait pinces, tenailles, tourne-vis, et autres marteaux à l'hurluberlu qui
n'a eu d autre alternative que de tomber sous le charme de la petite chose
qu'il est.
Iago ne laisse pas le choix, il est LÀ et MAINTENANT.
Son corps est aujourd'hui encore un peu petit pour contenir l'être qui
l'habite, alors il est forcément pressé, enthousiaste, maladroit, bruyant,
têtu comme une mule, pas très obéissant, très indépendant, peu prolixe (il
ne s'encombre pas de mots inutiles, il n'a pas le temps pour ça !), toujours
souriant, gai comme un pinson, tendre, doux, vif, ne tient pas en place et
nous a déjà valu plusieurs séjours aux urgences de l'hôpital d'Avignon.

Nous l'avons donc placé sous haute surveillance familiale ! Chacun d'entre
nous à toujours un petit coin en veille pour savoir où il est, ce qu'il fait
et quand est ce que cela va tourner carré !
Mais je suis la seule a avoir les faveurs de ses rares moments d'intense
tendresse et lorsqu'il se love dans mon cou en murmurant « Maman tu es
délicieuse.. » Tout, absolument Tout pourrait disparaître !
* Par réparations il faut entendre : action de démonter toute forme de moteur
ou objet à vis, écrou, boulons (…) qui marche / ne marche par pour s assurer
qu'il ne puisse plus jamais marcher.

mercredi 1 juin 2011

La messe du dimanche


Nous habitons un tout petit village dans lequel il y a une très jolie église : sainte Agathe, et une vierge chérie et célébrée chaque année au mois d'août par tous les villageois : Notre Dame de Grace.
Mais voilà, pénurie de vocations oblige, nous avons un curé pour 4 paroisses ... Alors la messe du dimanche c'est le samedi à 18 heures !
Ah, quelle jolie heure ... Il est bien connu qu’il s'agit de la meilleure heure pour mettre tout le monde sur un petit banc en bois et demander silence et calme ! Là, je vous assure que c est le bon moment de rire un bon coup! Je ris, mais c est un vrai exercice de style.

Tout d abord rassembler mon petit troupeau qui gambade au fond du champ : je fais ma cabane en bois, un piège à poule, une poussette à chat, un plan (ah ça je n'ai toujours pas comprit en quoi cela consiste, mais je vois bien que c'est hautement scientifique, technologique et ésotérique!)
Moi : " on y va les garçons"
Eux en chœur " où" (comme si on pouvait aller ailleurs qu’a la messe a un moment pareil !)
Moi : "à la messe"
..............
Et là ça court dans tous les sens. D abord il faut s habiller, ils ne tolèrent pas de ne pas mettre le paquet. En même temps je les comprends, il s agit pour eux de la seule occasion hebdomadaire de sortir déguisés !
Un exemple?  Samedi dernier
Hector: bermuda raye navy/blanc, chemise oxford ciel, ceinture navy, socquettes blanches, mocassins brun fonce et l incontournable nœud papillon noir a pois blancs.... Monsieur s habille  seul (on en reparle, il est hilarant et d un autre temps, certaines choses sont vraiment innées !)
Linus " Moi aussi je veux des boutons à manchette ! "
Iago" je veux garder les lunettes de piscine sur la tête...non pas comme ca, comme ca! " dit-il en s'écrasant les lunettes sur des petits yeux écartelés implorant la pitié! Que nenni, ils n ont qu’à s'y habituer, c est lui qui commande dans ce petit corps! Non mais!
Et Arpad que l'on habille de force : il est nudiste.

Arrivés à l Eglise le tour de force commence:
il y a 20 paroissiens, nous inclus.
La moyenne d âge est de 74 ans, nous inclus.

Autant dire qu’il n y a pas le moindre petit recoin pour se cacher, pas de bruits de foule pour couvrir les gazouillis (plus ou moins appuyés) de mes oisillons. Je vous passe les premiers regards obliques...
Nous avons usé de : gentillesse, persuasion, gros yeux, menaces, punitions et autres réjouissances avant d'opter malgré nous pour la participation active à l office. Gagné!
Aujourd’hui tous les petits vieux du village connaissent les garçons, à la messe ils chantent à tue tête, disent amen en canon, s'adressent au curé pendant la messe,font le tour de l'Eglise pour donner la paix à tous et à chacun... Il y a même ceux qui les cherchent à la sortie de la messe car ils ont étés oublies au moment crucial !
Ils sont la nouvelle équipe de mascottes des personnes d'un âge certain (les seuls allant à la messe dans notre patelin).
Chaque semaine c'est avec enthousiasme (et désordre) que nous mettons malgré nous l'ambiance chez le petit Jésus.